Alors que l’agriculture biologique européenne peine actuellement à répondre à la demande des consommateurs, avec près de 33% des produits biologiques vendus en France qui sont importés (Agence Bio), la certification Naturland d’InnovaFeed démontre le potentiel des insectes à accélérer la croissance de l’agriculture biologique, ajoutant une nouvelle source d’ingrédients performants et durables pour l’agriculture biologique. Une première qui constitue le fondement d’un cahier des charges pour les ingrédients issus de l’insecte
LES INGRÉDIENTS D’INSECTE POUR ALIMENTER LA CROISSANCE DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE EUROPÉENNE ?
Au cours des dernières décennies, le paysage agricole a été profondément transformé pour répondre à une demande mondiale croissante, entraînant des impacts environnementaux et sociaux négatifs. 40 ans après le lancement du Label biologique européen, l’agriculture biologique est reconnue par la FAO comme « une partie de la solution pour relever les défis mondiaux auxquels la production alimentaire est confrontée ». Accélérer notre transition vers un système alimentaire durable est également au cœur de la stratégie européenne « Farm to Fork », qui vise à atteindre 25% des terres en agriculture biologique d’ici 2030. Un objectif ambitieux quand aujourd’hui seulement 8,5% de la surface agricole européenne est cultivée en biologique (Eurostat).
La disponibilité d’aliments biologiques est aujourd’hui l’un des freins à la croissance de des élevages biologique en Europe. Les nutriments issus d’insectes (protéine et acides gras) offrent une solution indispensable, portée par l’essor du secteur de l’insecte au cours des deux dernières années. « Les insectes sont au cœur de tout ce que représente l’agriculture biologique : naturalité, durabilité et renforcement des écosystèmes agricoles locaux. La réintroduction d’insectes dans l’alimentation des porcs, des volailles ou des poissons est basée sur le principe du biomimétisme : les insectes font partie de leur alimentation naturelle. Dans la nature, une truite mange jusqu’à 70% d’insectes ! Le modèle zéro déchet et circulaire de l’élevage d’insectes garantit leur performance et durabilité, pour la croissance des plantes et des animaux », déclare Chloé Phan Van Phi, Directrice Ventes et Marketing chez InnovaFeed.
NATURLAND DÉFINIT LES PREMIERS PRINCIPES BIOLOGIQUES POUR L’ELEVAGE D’INSECTE
Créé 6 ans avant les normes biologiques européennes, le label biologique privé allemand Naturland est un pionnier de l’agriculture biologique. Convaincu par le potentiel de l’insecte pour l’agriculture biologique, Naturland a pris les devants en adaptant les normes biologiques européennes à l’élevage d’insectes, incluant les exigences suivantes :
- Les co-produits végétaux et les matières résiduelles issus de la transformation des agro-industries doivent être principalement utilisés. L’utilisation de produits en concurrence directe avec l’alimentation humaine ou animale est à éviter. Les producteurs d’insectes certifiés Naturland doivent suivre une liste de priorité et peuvent, après approbation, nourrir leurs insectes avec des co-produits non biologiques, si et seulement s’ils peuvent démontrer qu’il n’y a pas suffisamment de co-produits biologiques disponibles localement ;
ces co-produits non biologiques doivent se conformer à un ensemble d’exigences strictes, y compris une interdiction complète des pesticides, des métaux lourds, des OGM et être d’origine locale - L’espace requis par animal – un concept central dans la plupart des spécifications de l’agriculture biologique – ne s’applique pas aux insectes, dont l’instinct grégaire les pousse à vivre en haute densité, les uns sur les autres. Exiger un espace minimum par insecte serait en fait contraire à leur bien-être, pouvant aller jusqu’à les tuer.
- Des normes strictes ont été fixées pour garantir le plus haut niveau de bien-être des insectes tel que défini dans « Brambell’s Five Freedoms », formulé par le Farm Animal Welfare Council (FAWC, 2009), y compris une interdiction de l’utilisation d’hormones, une surveillance stricte de la température, des taux d’humidité et d’oxygène.
« Nous pensons que l’industrie de l’insecte a un rôle important à jouer pour soutenir la croissance de l’agriculture et des élevages biologiques de l’Europe, en particulier en ce qui concerne l’amélioration de la nutrition animale et le renforcement de l’aquaculture biologique, deux des domaines clés décrits dans le ‘‘Plan d’action pour le Développement du Secteur Biologique’’ publié aujourd’hui par la Commission Européenne. Pour réaliser le potentiel de l’industrie des insectes pour l’agriculture biologique, l’UE doit définir des normes biologiques claires et adaptées pour les insectes. » déclare Clément Ray, cofondateur d’InnovaFeed. « Avec de telles normes européennes et jusqu’à 500kT de protéines d’insectes qui devraient être produites d’ici 2030[1], c’est 5MT supplémentaire de poisson, de volaille ou de porc biologique qui pourrait être produit en Europe. »
[1] RaboBank report